Dans les yeux luit la détermination
Dans les yeux luit la violence sauvage
Dans les yeux luisent les reflets d’antan

Ne jamais rien lâcher, ne jamais abandonner
fierté des lions fierté des rois
la violence en parole, les mots en sang sur le corps et ponctuation en poing
(sale mais au moins encore vivant)
Les mots sont lames affûtés envoyées sur autrui
(ne prendra aucune précaution pour servir ses quatre vérités, qu’importe les blessures infligées)
aucun mot superflu n’a l’audace franchir ces lèvres scellées par le remords
l’attaque en défense pour draper d’un fallacieux voile ces maux qui nous étouffent depuis bien trop longtemps
la défense en attaque pour éloigner quiconque ose montrer une curiosité mal placée
des doigts on construit des remparts d’argile autour d’une âme meurtrie
(des doigts on fait taire en vain ces sentiments qui nous déchirent qui nous consument et qui finalement nous assassinent)

Cicatrices marques des erreurs du passé que l’on n'assume pas (plus)
(on se réfugie dans le regard innocent des âmes nouvelles croisées en chemin
on prie pour que jamais elles ne découvrent ce qu’on est vraiment)
sourires recomposés (décomposés) aux allures forcées
œil éteint par la tragédie renfermant les maux qu’on n’ose formuler
douleurs invisibles que l’on veut anonymes
(souffrances trop douloureuses pour être nommées)

Les yeux qui fixent loin devant sans pour autant distinguer quoique ce soit
perdus dans les souvenirs rapiécés
(cassés)
irréels tant ils semblent lointains
étaient-ils finalement des rêves ?
on ne sait pas
on ne sait plus
mais on continue de les regarder comme on s’attendrit devant des douceurs de l’enfance
(mélancolie)
mais bien vite se ternissent de tristesse
(larmes jamais vraiment taries)
de regret
(d’actes irréversibles)
de culpabilité
(de ne pas avoir agi)
la fragile âme fissurée pleure encore ce qui (ne sera) n’est plus

Regard perdu dans l’horizon des brumes incertaines
sombres brumes dissimulant des ombres que l’on ne saurait voir
ombres que l’on veut oublier mais qui pourtant nous traquent
inlassablement
rien ne peut nous soustraire à leur regard acéré et les voilà, tout près
pourtant on continue de fuir en espérant finalement les semer dans une course effrénée
(vaine tentative de se fuir soi-même
vaine tentative d’échapper à un passé écroulé
car on sait au fond que tout fini par nous rattraper)
((finalement ne serais-ce pas mieux de se retourner et de s'adonner enfin à cette passion et cette haine que l'on fuit par peur de l'inconnu ?))

Dans l’œil luit le deuil
Dans l’œil luit la haine
Dans l’œil luit la lassitude
Dans l’œil ne luit finalement plus rien.

Il était une fois une mystérieuse boîte qui fut confiée à l’humanité ; elle avait pour ordre de ne jamais l’ouvrir sous peine de terribles conséquences
Mais la curiosité est un bien vilain défaut : car un jour, un homme l’ouvrit et voilà que de terribles maux s’en échappèrent – la jalousie, la passion, la haine, le remords, la culpabilité, tout s’était déjà répandu sur la terre lorsque la boîte fut refermée
Tout au fond seuls restèrent l’amour et l’espoir.


— Né en Autriche dans une famille militaire particulièrement stricte, second enfant d’une fratrie de cinq. Elle ne jurait que par les valeurs militaires et destinait déjà Alaric à devenir le parfait militaire, sans aucun moyen de se détourner de cette voie qu’on lui impose.
— Se réveillera complètement perdu au milieu des autres enfants lors de l’éveil forcé. Il ne sait pas ce qui est arrivé à sa famille et ne cherchera pas à la retrouver.
— Il est volontaire lors des premières explorations mais c’est le carnage : Alaric en ressort traumatisé mais vivant. Pendant ces premières expéditions, il rencontre Jasper et les deux se lient très vite d’amitié, cette dernière se renforçant à mesure des expéditions.
— Avec Jasper il monte un petit groupe d’explorateurs. Jasper prend vite la tête du groupe et ça ne gêne nullement Alaric, pour qui le rôle de bras droit convient très bien. Il se rapproche par ailleurs de Valerian, sans se douter une seule seconde de ses manigances.
— L’une des explorations vire au cauchemar : il perd un œil en plus d’être gravement blessé et nombre de ses camarades décèdent, dont sa petite amie de l’époque. Il s’en veut à mort, en veut à mort à Jasper, au monde entier. La relation entre les deux amis devient de plus en plus tendue, Alaric le tenant pour responsable, manipulé par Valerian sans qu’il ne s’en rende compte.
— Quand Jasper part à Vega, Alaric le prend comme une trahison et c'est le coup fatal. Il finit lui-même par partir pour Draconis, lassé, fatigué par ces toutes ces histoires, et n’assumant pas le passé – peut-être aussi, le souhait de tourner la page et d’oublier. Valerian le suit.
— Il s’intègre étonnamment vite à Draconis et l’arène devient pour lui un moyen d’évacuer toute sa frustration. Son nombre de victoire s’agrandit, il obtient une réputation de combattant impitoyable et violent qu’il a du mal à comprendre ; il devient champion de l’arène sans même s’en apercevoir – mais il ne fait pas grand cas de ce titre, même s’il lui permet d’obtenir un œil bionique auquel il a du mal à s’habituer encore aujourd’hui.
— Essaie désespérément de se reconstruire en laissant derrière lui le passé, mais le remords et la culpabilité l’étouffent chaque jour qui passent sans qu’il n’en montre rien.