éteint. C'est ainsi que l'homme se décrit le mieux, du moins quand il accepte de le faire. Lui qui aimait se dire aussi intense qu'un incendie n'est plus qu'une flammèche, que la faible lueur lancinante d'une bougie. Elle virevolte, s'épuise toute seule à essayer de se débattre de cette torpeur.

lui qui était taquin, railleur n'est à présent qu'un faciès morne ; un sourire l'écorche, préférant hausser un sourcil, lever les yeux au ciel ou hisser un sourcil. Sa patience est une neige fondue, elle s'extirpe aussi vite de son corps qu'un soupir. Il ne supporte pas les gens qui tournent autour du pot, en font trop, les héros, les empêcheurs de tourner en rond. Les curieux — alors qu'il l'est lui même — sont aussi un vrai calvaire pour Andreas qui ne peut s'empêcher de les envoyer chier à la moindre contrariété, qui est, il faut le dire, plutôt aisée à effleurer des doigts.

le garçon ne se supporte pas, ne se supporte plus, son reflet est un véritable supplice, il s'efforce de le fuir du mieux possible et pourtant, une petite voix ne cesse de lui susurrer de faire attention à lui, son apparence, son physique. Il ne peut s'empêcher de s'apprêter, faire attention à lui, se sentir à son aise. Andreas n'est que tout et son contraire, que doute ; son esprit est un labyrinthe au sein duquel il s'est lui-même bloqué.

tristes apparences. L'homme ne peut s'empêcher de donner cette allure froide, terne mais les choses ne sont pas si aisées. Au fond de lui il cri, il hurle pour que quelqu'un lui tende la main, accepte de le soutenir. Sa fierté est un atout autant qu'un fardeau, il fuit la compagnie mais en a vitalement besoin. Au fond, il n'est qu'une âme que le temps à perdu, que les événements ont écrasé. De fait, il surprend parfois par sa gentillesse, par son écoute. Il n'est que surprise, que mystère, une énigme à résoudre.

cœur en or dans une armure de fer.

lac. Montagne. Neige.
malgré l'âge qu'avait Andréas, ses souvenirs restaient plutôt flous, comme si son réveil en avait avalé une partie. Il avait ouvert les yeux avec difficulté, sentant l'air remplir ses poumons avec douleur, lui insufflant la vie. Parmi les plus âgés, il ne pouvait de fait, pas se targuer d'avoir un moyen de guider quiconque tant sa mémoire lui jouait des tours.

le garçon était une page vierge faite de sensations, de ressentis l'incitant à frissonner, ces derniers parcourant son échine. Toujours cette absence de passé avait rongé son âme et sa force, fort physiquement, à l'apparence sûre de lui et enjouée, il n'en était pas moins un équilibriste dans son esprit. Andreas avait toujours eu besoin d'un soutien moral, d'un objectif pour lui permettre de garder la tête hors de l'eau. 

pour cela, il allait explorer. Très vite cette envie lui sauta aux yeux et très vite il fît le nécessaire pour participer activement. Avec admiration il regardait les autres montrer leurs talents ; un en particulier, celui qui surpassait tous les autres, Minsu qui le regardait du sommet. Le regard scintillant, Andreas ressentait l'admiration et l'envie d'un jour pouvoir atteindre un individu comme lui.

déterminé et plutôt apprécié de ses pairs, le jeune homme se montra plutôt doué dans le domaine, ne quittant jamais ce pourquoi il usait de sa force, la raison pour laquelle il risquait sa vie. Contrairement aux autres il ne voulait pas libérer ou récupérer, au fond, son souhait n'était que de rejoindre un jour le niveau de celui qu'il enviait, de l'égaler.

andreas essuya des échecs, des blessures ; son bras droit fût emporté lors d'un assaut brutal et pourtant, jamais son sourire ne se permit de quitter ses lèvres. Il pouvait toujours être utile, toujours l'atteindre. Il ne courba pas l'échine une seule fois, observant toujours Minsu et son parcours, du moins, jusqu'à ce jour fatidique. Le jeune homme eut du mal à déglutir ; le meilleur de tous, son objectif avait échoué ? Impossible !

dans l'ombre de ce champion, cet échec éveilla en lui la faiblesse de son esprit, il prit cette défaite au sein du gouffre comme la sienne, comme le reflet de sa lâcheté à regarder les choses en face. Pourquoi se battait-il ? Pourquoi était-il des survivants ? Pourquoi avait-il réussi à se réveiller ? Respirait-il à nouveau uniquement pour atteindre un jour le niveau d'un explorateur en réalité décevant ?

son corps était encore désireux de se battre, d'explorer, résidus probable de son ancienne vie ; mais son âme était elle complètement perdue, embourbée sous un amas de pensées et de questions négatives. Le pourquoi était son nouveau credo. Oui, Andreas est un homme faible d'esprit qui a réussi à se réveiller mais qui pourtant, est toujours enclin aux doutes et ce, même treize ans plus tard.

aujourd'hui encore, le jeune homme est emprisonné de lui-même. Toujours explorateur, il ressent son corps vibrer à la moindre excursion, se refusant ainsi à rester inerte, comme des braises encore susceptibles de s'embraser. Vivant à Andromeda, il ne se complaît que dans la nature, dans la quiétude. Le ronchon, le désagréable, l'homme aux chats, c'est ainsi qu'il est perçu à présent.