EVENT
L’équipe de la cinquième escouade est morte.
Des mots prononcés à la volée, pourtant si lourds de sens. Pas un sursaut, pas une larme pour ces collègues sans souffles.
Quand ont-ils tous perdus leur empathie ? Quand sont-ils tous devenus des soldats, enfants machines, se contentant d’exécuter les ordres quand ils ne les donnent pas ?
Mais pour Luvianna, comme pour les autres, ces mots ne sont que des banalités sans tressaillement.
Ils savaient à quoi s’attendre.
Et l’autre équipe (Kara, Freya, Jasper) aussi.
« Oui, ils savaient à quoi s’attendre. » Murmures. Oui un peu plus, un peu moins de morts, à quoi bon chercher à tout prix à les sauver ?
Luvianna pose lance à terre, soupire en regardant le plafond, là où il devrait y avoir le ciel. Son visage est recouvert de poussière, ses mains de sang. C’est une pause malvenue, un silence forcée dans le combat qui l’entoure.
Oui, à quoi bon les sauver ?
Ne sont-ils pas déjà condamné ?
Ses yeux se reposent sur les monstres qui ne cessent d’affluer.
Eux aussi, doivent se protéger,
doivent briller sur le champs de bataille
ils n’ont pas le temps de…
« Bordel Alaric » tu vas vraiment y aller ?
Surprise dans les yeux, surprise dans la voix.
Alaric, Alaric, Alaric. Héros caché ? Plus altruiste que la louve au final. Qui l’eut cru.
Et toi, n’es-tu pas bien égoïste Luv ?
De les abandonner avant même d’essayer.
Tu avais pourtant promis de changer.
Tu l u i avais promis.
« Merde depuis quand t’as des poussée héroïques… » Grand souffle. Effort surhumain (décision contraire). «… jamais t’y arriveras seul. » Il en faudrait au moins une dizaine comme eux pour y arriver à temps. Et ils n’étaient que deux.
Luvianna jette sa lance avant de venir se planter sur un rocher. Inspiration.
« C’est le moment de montrer qu’on vaut autant même mieux que les explorateurs, continuez à combattre, repoussez-les sur le flanc ouest. » un cri de ralliement scander à tous ces confrères ; un cri de loup. Il fallait qu’il y ait moins de spectres sur la route… et alors, oui, ils pourraient y arriver à temps.
La guerrière revient les deux pieds sur le sol, main sur la lance, prête à courir.
Prête à devenir un peu meilleure.