Toi. À Vega. Qui l'eut cru ? La grande et fière Jondhy de son quartier et de son bar, se retrouvait à Vega en quête d'un café ? Aussi miraculeux que cela puisse sembler, c'était pourtant le cas. Pourquoi me direz-vous ? La curiosité, l'ennui en journée avant d'ouvrir le bar, peu se faisaient les visites quand le jour était encore levé, alors tu es partie. Pour simplement trouver une activité, trouver de quoi faire, tout simplement passer le temps. Tu n'avais pas envie d'être dérangée, alors tu évitas tout de même la tour connue pour ses nombreuses activités bien trop populaire. Tu avais envie de changement et de passer le temps ailleurs, certes. Mais pas de te retrouver dans une foule de gens si heureux que ça sentait presque le complot.

Alors le visage fermé, tu déambulais dans les rues de Vega. Tu en profitais pour regarder les paysages, les habitants bien habillés qui roulaient les mots pour avoir des discussions distinguées. Autant, les immeubles, les rénovations ambitieuses de l'endroit, tu n'avais rien à dire. Ils avaient fait un sacré travail, ici. Mais cet ego et ces faux-semblants royaux des habitants, ça te donnait la gerbe. Oui oui ils sont pas tous comme ça, mais ils sont un paquet quand même. Ca saoule.
Ca te rappelait cet homme. Jasper, un ancien membre de la famille. Enfin, ancien, c'est un bien grand mot. Un ancien d'Altaïr, oui. Mais on ne sort pas de la famille comme ça. Pas pour moi.
Tu ne l'as pas revu depuis qu'il avait décidé de quitter Altaïr pour rejoindre Vega. Ca t'avait rendue énervée, déçue, un poil triste, mais ça te n'avait pas surpris. Il avait donné jusqu'à un de ses membres en expédition, et avait quand même décidé de continuer. Beaucoup arrêtaient par simple peur, lui continuait après un traumatisme. Un homme comme ça, t'as pas envie qu'il arrête. C'est l'exemple, l'espoir, le héros des autres explorateurs. À gerber. S'il te l'avait demandé, tu aurais donné ton avis sans détour. Il allait se perdre dans ses expéditions. Il s'y perdait déjà. C'était triste à voir pour toi. C'était même rageant. Imaginez-vous, voir un membre de votre famille s'obstiner dans une voie qui le blesse, le détruit, le ronge. Tu n'étais pas sa tête, si il faut, il ne le vivait pas du tout comme ça, si il faut, il y pensait de manière positive, optimiste. Mais tu en doutais. Tu avais vu le changement. Il n'était déjà pas le plus bavard, avant de perdre sa jambe, mais l'après était frappant tant il était différent. Tu l'avais vue de moins en moins venir au bar, de moins en mois adresser la parole à qui que ce soit. Triste, c'est sûr. Traumatisé, sûrement. Mais il n'en parlait jamais dans ton bar, avant. Il ne t'en avait jamais parlé. Sûrement, qu'il ne s'en sentait pas. Sûrement, qu'il ne pouvait tout simplement pas.

C'est avec un visage toujours aussi froid, que tu rentras dans un café typique de Vega, à l'ambiance moderne et raffinée. Tu détonnais, ici. Tu n'allais sûrement pas passer inaperçu. Mais ceux de Vega n'étaient pas non plus connus pour foutre dehors les visiteurs, alors tu ne te faisais pas de soucis. Une dame vint vers toi et te demanda si tu étais seule.

❝ ━ Je n'attends personne non, je viens juste me poser un peu. Une table en fond fera l'affaire. ❞ Elle n'avait pas l'air des plus ravies de te servir bien que cela se voyait qu'elle essayait de le cacher, son sourire était crispé, ses yeux trop plissés pour que ce soit naturel, dans un essai de sur jouer l'amabilité. Avec bienséance, tout de même, elle te montra une petite table avec deux chaises. Il te suffirait d'envoyer paître celui ou celle qui voudrait s'incruster en face de toi, pour ça, aucun problème. ❝ ━ Merci. Je prendrais juste un café pour l'instant, s'il vous plaît. ❞ Tu ne savais pas combien ça allait te coûter, mais sûrement bien plus cher que pour une pilule au goût de caféine trouvable bien plus facilement dans l'arche. Ca semblait être un endroit de luxe ici, tu verrais bien ce qu'on allait t'apporter.